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Un garçon, pas encore un homme, mais un ami et même plus
Un garçon, pas encore un homme, mais un ami et même plus
  • Histoire de nous ! Histoire de David. Un mec que tout le aime déteste jusqu'à ce qu'on le rencontre. Et là on l'aime. On veut être avec lui. Puis on l'observe plus que les autres, on trouve un côté sombre que personne ne connaît et on l'aime encore plus et
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16 décembre 2007

Le jour où j'ai passé le week-end avec lui

Le week-end entier ensemble.

Une idée encore de ma soeur. Autant enfants on ne se supportait pas elle et moi, ado c'était bien pire, mais plus on devient adulte et plus on s'apprécie, à tel point que j'accepte ça ! Passer un week-end avec David.

Après réflexion j'avais gardé un mauvais souvenir de notre première rencontre. C'est vrai que de mon côté je lui avait "tapé" la bise direct, mais du sien ce n'était guère mieux. Après le coup du sandwich il avait fallu le raccompagné à sa maison pour qu'il puisse se changer. C'est à dire qu'au lieu de porter une veste en lin noire il avait passé une veste en jean noire et pour cela poireauter 20 minutes dans la voiture.

Ces airs d'altesse commençaient à me gonfler sérieusement, d'autant que pour tous ses amis, c'était tout à fait normal. Des amis ça ne doit pas tout accepter il me semble !

Quoi qu'il en soit, ce samedi je monte le trois étages de son appartement avec toutes les bonnes intentions du monde, il est 8h57 j'ai rendez-vous à 9 heures, j'attends un peu... et oui j'avoue, je colle l'oreille à la porte d'entrée.

J'entends Barbara qui chante en Allemand ! Prenant mon courage à deux mains et la bougie parfumée achetée à Casa dans l'autre, je frappe il est 9 heures.

"C'est ouvert !"

Il y avait dans son appartement quelque chose d'à la fois zen, japonisant, oriental et on n'a pas fini de déballer tous les cartons qui donnait au salon un petit côté Zen-Po-Riental. Sur la table de la salle à manger était dressée deux couverts pour le petit déjeuner, on se croyait au Ritz, et c'est vrai que ça sentait bon les viennoiseries encore chaudes et le bon café. Nous nous installâmes. Il me paraissait encore plus gros que la dernière fois (la première) que je l'avais rencontré, il faut dire qu'il n'avait pas de veste juste une chemise blanche ouvert sur un torse imberbe.

Le soleil inondait la pièce. Il faisait bon et les cloches d'une église toute proche occupait le silence que la fin du disque de Babarba avait provoqué. Tout était si calme et reposant, il y avait quelque chose de délicat dans le blanc des murs, le blanc des fleurs, le blanc de la nappe finement brodée, le chêne des meubles et même le rouge sombre du canapé d'angle. Mais en regardant le propriétaire des lieux quelque chose ne collait pas. Car il était tout l'opposé en fait. Il avait conçu ce décor pour quelqu'un d'autre. Il dévorait littéralement un pain au chocolat comme s'il en allait de sa vie, des éclaboussures de café constellées de tâches la grande nappe blanche brodées de fleurs de cerisiers. A présent il s'attaquait à un pain aux raisins, il ne me restait plus qu'un croissant.

Les éclaboussures n'avaient pas seulement tâchées la nappe, mais également sa chemise. Il dû la changer. En fait comme je portais une chemise bleue marine, il enfila une chemise aubergine.

"Je me demande ce qu'il y a à faire dans le monde le samedi matin si ce n'est faire du shopping, le monde est d'un ennuie en réalité." Il a toujours eu l'habitude de lancer de grandes phrases de sociologie ou de psychologie de comptoir à la volée dans les rues pour que tout le monde l'entende. Comme s'il n'approuvait pas ce dont il était l'adepte.

On entrait dans une boutique où il était connu, écoutait les conseils de jeunes vendeurs aux yeux pétillants, achetait sans essayer des vêtements colorés qu'il ne porterait jamais et sortait de la boutique sans prendre les sacs. Les vendeurs nullement décontenancés, apparemment habitués, me tendaient les dits sacs avec des "Merci à bientôt" exagérément hypocrites et narquois.

"Mon Dieu déjà 10 heures !" Non ! mais oui on doit se mettre à table pour prendre des forces. Et les forces ce sont : un thé et une tarte tatin à la terrasse du Chantilly.

A 11 heures à la Fnac on achète des livres à tour de bras, des autobiographies, des essayes, et quelques romans. C'est là !

C'est là, exactement à cet instant, quand il a enlevé ses verres fumées et qu'il a commencé à parler à voix basse que je n'ai plus pu me passer de lui.

Il avait pour chaque livre qu'il prenait, un petit commentaire, une résumé de l'histoire, un pitch accrocheur. Autour de lui quelques clients se tassaient pour écouter. Et pour la première fois de ma vie j'achetais d'un seul coup 3 livres avec l'intention réelle de les lire.

Il venait de me laisser entrevoir une facette de sa personnalité, sa culture immense et intarissable sur un million de sujets. Il connaît tout sur tout.

A 13 heures, on déjeunait, on discutait, il voyait que j'étais demandeur. Et il parlait, parlait... c'était passionnant, j'aurais même voulu prendre des notes.

Déjà la fin de l'après-midi, les bras chargées de sacs il remonte vers son appartement. Sûrement qu'il va encore manger un morceau avant d'aller au restaurant où nous avons rendez-vous avec toute la clic dans 2 heures.

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Je le guète. Nous sommes tous installé dans un restaurant au centre ville de Toulon, place de la Liberté. Naturellement c'est David qui a choisi. On lui a gardé une place en bout de table. Il sera assis à ma droite, à sa gauche, donc en face de moi, il y aura ma soeur qui déjà en s'asseyant me demande :

"Alors ? Pas trop fatigué ?"

Je raconte mon aventure appuyant sur les points drôles. Je parle des boutiques, des vendeurs, de pauses dans les bar, les restaurants, la Fnac, sa connaissance des livres... Mais soudain tous se moque de lui, le caricature, le compare Karl Lagerfeld on l'appelant son gourou. Ils rient tous en le fusillant... ma soeur esquisse un sourire parce que je la regarde d'un oeil méchant.

Enfin David arrive. Je me lève, il embrasse une serveuse. Il s'est changé et porte une chemise blanche avec une cravate noire en cuir. Après un rapide tour de table il s'assoit enfin, je ne peux m'empêcher de dire :
"Tien justement on parlait de toi" Ma soeur me fila son premier coup de pied sous la table de la soirée.

"En mal je suppose !" Et le voilà qu'il récite une phrase des souliers de satin "La haine et le mépris me sont plus faciles à supporter que l'admiration"... Il le dit avec tant d'emphase qu'il ne peut penser que le contraire.

Il venait du restaurant d'en face dirigé par un oncle à lui. Alors pourquoi ne pas passer la soirée là-bas ? Parce qu'il y a encore un détail important à savoir sur lui, c'est le cloisonnement. Les amis ne rencontrent jamais la famille. La famille ne doit rien savoir de sa vie privée. Et lui-même se cache des choses à lui-même !

Les discutions étaient sans intérêts et David parlait peu. Il mangeait surtout, une assiette de pâtes, il s'ennuyait. Pour s'occuper entre les repas il jouait avec des miettes de pain en parlant à ma soeur de décoration, de musique et des derniers groupes musicaux à la mode. Il draguait aussi les serveurs avec une délicatesse et un talent qui ne les laissaient pas indifférentes. Quand j'eus voulu détourner la conversation sur la culture pour relever le niveau en parlant des livres que j'avais achetés, ma soeur me fila son deuxième coup de pieds et le "comique du groupe" (qu'on pourrait appeler Chandler) se mit à brailler "ha non !" Visiblement les moments aussi étaient cloisonnés.

On lançait des noms de personnes que je ne connaissais pas et David répondait par un pique, une vacherie qui faisait éclater de rire tout le monde. Ce jeu occupa le dessert, les tisanes, les cafés et l'addition.

On déambulait dans les rue de Toulon à 23 heures, David avait pris la main de ma soeur et on eut dit un couple amoureux.

Et moi seul, je ressentais un peu de jalousie, le silhouette de ma voiture se dessinait au loin, David pour sa part devait aller à une soirée où lui seul était invité, il bifurqua en direction du port.

A une heure du matin je cherchais dans mes placards ce que j'allais mettre demain pour le brunch que David organisait chez lui.

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C'était une espèce de tradition.

Le brunch. Servi à partir de 10 heures 30 on pouvait arriver à l'heure que l'on voulait, partir et même revenir... jusqu'à 15 heures. On y rencontrait un peu toute sorte de personnes. En tout 15 personnes pouvaient défiler, mais étaler sur cinq heures de ce fait il y avait rarement 15 personnes d'un seul coup, on était 5 puis soudain 5 autres arrivaient, les 5 premiers partaient puis 5 autres arrivés.

Il y avait des litres de café et de l'eau chaude était toujours sur le feu qui servait à arroser 6 sortes de thé disponible, 8 pots de confitures de 8 parfums différents, jus de fruits, jus de pruneaux, coca light, yaourts ect... Côté nourriture des mini viennoiserie de chez Picard était régulièrement enfournées pour qu'elles puissent être servies chaudes mais aussi pour masquer l'odeur des saucisses de francfort et du fromage fondu.

Car on ne peut réellement comprendre David que si on connaît son amour pour les saucisses de Francfort et l'emmental fondu. Ce français, d'origine italienne revendiquant des racines belges (parfois même allemandes) a une passion dévorante pour les spécialités germaniques !

Tout était à disposition sur la table de la salle à manger, il régnait un désordre enfantin et David ne cessait de répétait en montrant son grand canapé "Asseyez-vous, asseyez-vous".

Je prie vite l'habitude de l'aider, de soigner mes brûlures en enfournant les plaques de mini pains au chocolat, croissant et pains au raisin.

A 16 heures, tout le monde partait, David regardait avec délice le fond de l'appareil à fondu et les dizaines de saucisses qui ne passerait pas l'après-midi !

A partir du deuxième brunch j'insistai pour rester, je passais la serpillière, il lavait les verres dans terminant le plat de saucisses noyées d'emmental fondu.

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